Une plainte a été déposée vendredi à l’encontre de l’islamologue et théologien suisse Tariq Ramadan, notamment pour viol et agressions sexuelles, a-t-on appris auprès d’un des avocats de son accusatrice Henda Ayari.
Je vais vraiment avoir besoin de soutien mes ami(e)s, car en balançant le nom de mon agresseur, qui n'est autre… https://t.co/givHEfXwXX
— Henda Ayari (@Henda_Ayari) October 20, 2017
Cette plainte a été déposée auprès du parquet de Rouen, dont relève le domicile de la plaignante, pour « des faits criminels de viol, agressions sexuelles, violences volontaires, harcèlement, intimidation », selon le document consulté par l’AFP.
Je vais vraiment avoir besoin de soutien mes ami(e)s, car en balançant le nom de mon agresseur, qui n'est autre… https://t.co/givHEfXwXX
— Henda Ayari (@Henda_Ayari) October 20, 2017
Henda Ayari, a indiqué ce vendredi sur sa page Facebook avoir été « victime de quelque chose de très grave il y a plusieurs années » mais n’avoir pas alors voulu révéler le nom de son agresseur en raison de « menaces de sa part ».
#balancetonporc C'est une décision très difficile,mais j'ai décidé moi aussi qu'il est temps de dénoncer mon agresseur,c'est Tariq Ramadan
— Henda Ayari (@Henda_Ayari) October 20, 2017
Dans son livre « J’ai choisi d’être libre », paru en novembre 2016 chez Flammarion, elle a décrit cet homme sous le nom de Zoubeyr, narrant un rendez-vous dans sa chambre d’hôtel à Paris où cet intellectuel musulman venait de donner une conférence.
A 20 ans j'étais jeune et salafiste.A 39 ans, je suis une femme musulmane libre.
Henda pic.twitter.com/N5RcjTZZK6— Henda Ayari (@Henda_Ayari) December 28, 2015
« Par pudeur, je ne donnerai pas ici de détails précis sur les actes qu’il m’a fait subir. Il suffit de savoir qu’il a très largement profité de ma faiblesse », avait écrit Henda Ayari, assurant que quand elle s’est « rebellée, qu’elle lui a « crié d’arrêter », il l’a « insultée », « giflée » et « violentée ».
« Je le confirme aujourd’hui, le fameux Zoubeyr, c’est bien Tariq Ramadan », écrit Henda Ayari sur Facebook. Selon Me Jonas Haddad, l’un de ses conseils, « Henda Ayari n’avait pas envie de communiquer sur ce sujet, par peur ».
« Avec la libération de la parole à laquelle on assiste depuis quelques jours, elle a décidé de dire ce qu’elle a subi et d’en tirer les conséquences judiciaires », a-t-il poursuivi, interrogé par l’AFP.
Elle a porté le voile pendant 18 ans. Ancienne salafiste, cette Franco-tunisienne a décidé de se détourner des pratiques rigoristes. Henda Ayari enflamme les réseaux sociaux. Admirateurs et détracteurs s’entredéchirent. La jeune femme de 40 ans assume sa position.
Tariq Ramadan n’avait pu être joint par l’AFP et n’avait pas réagi sur les réseaux sociaux en fin d’après-midi. Ce petit-fils du fondateur de la confrérie islamiste des Frères musulmans, âgé de 55 ans, est professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford (Grande-Bretagne).
Relativement populaire auprès d’une partie des fidèles musulmans, il est aussi très contesté, notamment dans les milieux laïques, qui voient en lui le tenant d’un islam politique.