Tunis — Réagissant lundi à l’appel du chef du gouvernement pour « sauver le pays et faire la paix des braves pour l’intérêt de la nation. » Sur son compte officiel sur le réseau social, Facebook, le ministre de la Défense a affirmé que toute solution politique en Tunisie devait passer par le départ de l’actuel chef du gouvernement, Youssef Chahed.
« Youssef Chahed est à l’origine du problème, il ne peut pas faire partie de la solution », a-t-il fait valoir, alors que l’avenir du premier ministre actuel est au centre des débats au sein du clan Chahed.
Évoquant la « large coalition » souhaitée par ses partisans afin de faire face à la vague des candidats populistes soutenus par des courants extrémistes, Abdelkarim Zbidi l’a estimée « possible, souhaitable et nécessaire. Mais, a-t-il souligné, « cette coalition doit avoir une base claire, sinon elle ne verra jamais le jour ».
Arrivé en 4e position au premier tour de la présidentielle avec (10,73 %), derrière Kais Said (18,40 %) et le candidat du parti au Cœur de la Tunisie et magnat des médias, Nabil Karoui, en prison pour des affaires de fraude fiscale et de blanchiment d’argent (15,58 %), tous les deux qualifiés pour le deuxième tour. Le candidat du parti Ennahdha, Abdelfattah Mourou, a obtenu la 3e place (12,88 %) alors que Youssef Chahed, du parti Tahya Tounes, a occupé la 5e place (7,38 %).
Abdelkarim Zbidi a indiqué accepter les résultats des urnes et respecter la volonté des électeurs, malgré sa « réserve sur de nombreuses infractions de certains candidats ». Il a estimé à cet égard que son score au premier tour « est très honorable et a permis d’écarter un système de corruption qui prévoyait l’instauration d’une nouvelle dictature pendant plusieurs années ».
D’autre part, le ministre de la Défense appelle à la libération sans délai de Nabil Karoui « pour assurer l’égalité des chances entre les candidats », faisant valoir qu’une élection qui ne garantie pas ces deux principes sera discréditée et constitue une violation flagrante des dispositions de la Constitution. »
Pour les législatives, dont le scrutin est prévu le 6 octobre prochain, «Tout le monde sait que je suis indépendant et je n’accepte aucune directive de la part d’un parti. Mais je suis disposé à travailler en harmonie avec tout le monde pour le bénéfice de la Tunisie », a-t-il déclaré.
Abdelkarim Zbidi appelle les électeurs qui ont voté pour lui à soutenir « les forces démocratiques, centristes et modernistes et les listes indépendantes qui l’ont soutenu, à savoir les partis « Afek Tounes, Nidaa Tunis, Machrouu Tounes, le parti socialiste de gauche, le Nouveau parti du centre, le parti Warka, l’Alliance pour la Tunisie et le Mouvement de la nouvelle patrie, ainsi que plusieurs autres listes.
Technicien et médecin de formation, Abdelkarim Zbidi, 69 ans, est soutenu par des partis laïcs, dont Nidaa Tounes, de son proche allié, le défunt président Beji Caid Essebsi.