Deux personnes accusées d’avoir propagé une rumeur sur le décès du chef de l’Etat Béji Caïd Essebsi, 90 ans, ont été arrêtées, a indiqué lundi la présidence, d’après qui leur but était de « semer la confusion ».
La semaine dernière, une publication sur Facebook frappée d’un logo de la chaîne France 24, qui s’est avérée être montée de toutes pièces, a faussement annoncé la mort du président.
Un responsable de la présidence avait rapidement démenti et promis une action en justice. La chaîne France 24 a quant à elle déploré sur son site internet l’utilisation de son logo « pour publier de fausses nouvelles en Tunisie », se réservant le droit de porter plainte.
« Il y a deux personnes en détention », a déclaré lundi la porte-parole de la présidence, Saïda Garrach.
« Une telle opération ne peut être innocente » et « le but était de semer la confusion », a-t-elle assuré, en déplorant que les rumeurs sur la santé du président soient de plus en plus fréquentes.
Mme Garrach a jugé que cette affaire était « politique » et précisé que les deux personnes détenues, dont l’identité n’a pas été divulguée, avaient reconnu appartenir « à une certaine partie politique », tout en refusant de dire s’il s’agissait d’un parti clairement identifié.
Contactées par l’AFP, les autorités judiciaires n’étaient pas joignables dans l’immédiat, pas plus que le ministère de l’Intérieur.
Après la diffusion de cette fausse information, un responsable de la présidence avait annoncé que « la source de la rumeur » avait été « identifiée ».
Cette fois, « nous n’allons pas en ignorer (les auteurs) comme d’habitude », avait écrit Firas Guefrech sur Facebook, en promettant des poursuites judiciaires.
« Béji Caïd Essebsi va bien et est au meilleur de sa forme », avait-il insisté.
M. Essebsi, qui aura 91 ans à la fin du mois et apparaît régulièrement en public, est avec la reine Elizabeth II et le président zimbabwéen Robert Mugabe l’un des trois seuls chefs d’Etat nonagénaires.
Il était devenu fin 2014 le premier chef de l’Etat démocratiquement élu de l’histoire de la Tunisie, près de quatre ans après la révolution qui déclencha le Printemps arabe.
Ces derniers temps, il a accentué sa mainmise sur le pouvoir selon des observateurs, alors que son mandat s’achève en 2019.
Par l’AFP