Tunis — Le Représentant permanent de la Tunisie auprès des Nations Unies et du Conseil de Sécurité Moncef Baâti, a été démis de ses fonctions. Moncef Baati, a été rappelé soudainement à Tunis où il devrait être mis fin à ses fonctions peut-être en lien avec un projet palestinien de résolution condamnant le plan de paix américain, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques, rapporte le quotidien Le Figaro. « Il y a des informations selon lesquelles il est licencié », a indiqué l’une de ces sources. « Il a été rappelé à Tunis pour mettre fin à ses fonctions », a confirmé une autre source s’exprimant sous couvert d’anonymat, rapporte l’AFP
Une source à la présidence de la République justifie la révocation de Moncef Baâti par « l’absence de coordination et de concertation avec le ministère des Affaires étrangères d’un côté et les représentants des pays arabes et musulmans de l’autre, » au sujet, notamment, de l’élaboration d’un projet de résolution sur le plan de paix après le « Deal du siècle, » proposé le 28 janvier dernier par le président américain Donald Trump.
La même source souligne que la coordination et l’interaction avec le ministère sont requises surtout que la Tunisie siège au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent. Et d’insister que la concertation permanente avec le ministère de tutelle est nécessaire pour harmoniser les positions de principe de la Tunisie et défendre ses intérêts diplomatiques. Il convient de rappeler que la Tunisie a officiellement pris possession, le 1er janvier, de son siège de membre non-permanent à au Conseil de sécurité, et ce, pour la quatrième fois de son histoire.
Moncef Baâti, avait souligné, le 3 janvier lors d’une cérémonie de levée du drapeau tunisien devant le siège du Conseil de sécurité à New York, l’engagement de la Tunisie à être le porte-voix du monde arabe et du continent africain au sein de cet organe onusien, à contribuer, activement, au règlement de la crise libyenne et à continuer à soutenir la cause palestinienne.
La tension était élevée un jour après que deux Palestiniens ont été tués et 16 Israéliens blessés au milieu de la colère palestinienne contre le plan de paix du président américain Donald Trump au Moyen-Orient, dévoilé la semaine dernière avec le Premier ministre israélien à ses côtés.
Les Palestiniens ont rejeté le plan de paix, qui donnerait à Israël la plupart de ce qu’il a cherché pendant des décennies de conflit, y compris la ville sainte contestée de Jérusalem et presque toutes les terres occupées sur lesquelles il a construit des colonies.
Les Palestiniens ont longtemps boycotté les relations avec l’administration Trump, qu’ils considèrent comme biaisées contre eux. Washington dit que son plan ouvre la voie à un État palestinien et reproche aux dirigeants palestiniens de le rejeter pour des demandes irréalistes.
Les Palestiniens veulent à cette occasion soumettre à un vote du Conseil un projet de résolution dénonçant le plan américain. Mardi, ils avaient fait remettre au Conseil de sécurité par la Tunisie et l’Indonésie un premier projet de texte, objet de discussions jeudi entre les quinze membres de l’instance, selon des diplomates.
Diplomate de carrière chevronné et apprécié de ses homologues, Moncef Baati était retraité lorsqu’il lui a été demandé en 2019 de reprendre du service pour devenir ambassadeur à l’Onu pour les deux ans de présence de ce pays au Conseil de sécurité. Pendant sa retraite, il était resté très actif dans les milieux diplomatiques comme président de l’Association Tunisie-Onu.