La justice militaire déplore la diffusion, par les médias, des secrets de l’instruction dans l’affaire Chafik Jarraya.
Dans un communiqué rendu public, hier, vendredi 10 novembre 2017, la justice militaire a indiqué que les médias ont porté atteinte au secret de l’instruction dans l’affaire de Chafik Jarraya, poursuivi pour haute trahison, atteinte à la sûreté publique et intelligence avec une force étrangère.
Cet homme d’affaires, baron de la contrebande et de la corruption, est aussi accusé d’avoir soudoyé des hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur pour accéder à des dossiers confidentiels et intervenir en faveur de terroristes libyens détenus en Tunisie.
Deux parmi ces hauts fonctionnaires, Saber Laâjili, directeur général de la sûreté touristique et ancien chef de la brigade antiterroriste d’El-Gorjani, et Imed Achour, ancien directeur général des services spéciaux, sont en détention, dans le cadre de cette affaire.
Ils disent avoir agi sous les ordres de Najem Gharsalli, l’ancien ministre de l’Intérieur, qui a été entendu, et laissé en liberté, mais il a été démis de ses fonctions d’ambassadeur plénipotentiaire de Tunisie au Maroc.
La justice militaire, précise, dans son communiqué, que la diffusion d’informations relatives à ce dossier est considérée comme un dépassement, en vertu de l’article 61 du décret 115 relatif à la communication audio-visuelle, qui interdit de diffuser des données d’enquêtes judiciaires avant leur divulgation pendant une séance publique.
Aussi la direction générale de la justice militaire appelle-t-elle les différents intervenants, avocats et journalistes, à ne pas enfreindre les lois, tout en déplorant que des émissions télévisées ou radiophoniques débattent ouvertement des secrets d’une instruction en cours.
Par TAP