Tunis, (Reuters) – Le parlement a approuvĂ© jeudi un nouveau gouvernement de coalition lors d’un vote de confiance, après des mois de querelles politiques qui ont ralenti les efforts du pays nord-africain pour s’attaquer aux problèmes Ă©conomiques imminents. Il y a eu 129 voix pour, 77 contre. Elyes Fakhfakh, dĂ©signĂ© Premier ministre le mois dernier par le prĂ©sident Kais Saied, a rĂ©uni des partis de tous les horizons politiques dans son cabinet – et ils continuent Ă ne pas Ăªtre d’accord sur plusieurs grands sujets politiques.
Bien qu’il ait remportĂ© le vote de confiance, son gouvernement pourrait se rĂ©vĂ©ler « fragile » après avoir eu du mal Ă concilier les divergences sur les positions politiques et ministĂ©rielles. Le cabinet du Fakhfakh comprenait Nizar Yaich comme ministre des Finances, Nourredine Erray comme ministre des Affaires Ă©trangères et Imed Hazgui comme ministre de la DĂ©fense.
Le nouveau gouvernement sera confrontĂ© Ă un dĂ©fi Ă©conomique majeur après des annĂ©es de faible croissance, de chĂ´mage persistant, d’importants dĂ©ficits publics, une dette croissante, une inflation Ă©levĂ©e et la dĂ©tĂ©rioration du pouvoir d’achat et du service public. Il doit s’attaquer aux dĂ©penses publiques Ă©levĂ©es, aux rĂ©formes politiquement sensibles des subventions Ă©nergĂ©tiques et des entreprises publiques. Il devra Ă©galement obtenir de nouveaux financements extĂ©rieurs d’une valeur de 3 milliards de dollars après la fin d’un programme de prĂªts du Fonds monĂ©taire international (FMI) en avril, sans nouvel appui encore convenu.
Mercredi, Fakhfakh a prĂ©sentĂ© le programme de son gouvernement au Parlement, il a dĂ©clarĂ© que la Tunisie a achevĂ© avec succès sa transition vers un État dĂ©mocratique, mais doit encore poursuivre les changements Ă©conomiques. Les dernières Ă©lections du pays, tenues en octobre, ont produit une maison profondĂ©ment fragmentĂ©e dans laquelle aucun parti n’a remportĂ© plus du quart des sièges. Une tentative antĂ©rieure de former un gouvernement a Ă©tĂ© rejetĂ©e lors d’un vote de confiance en janvier. M. Fakhfakh a ajoutĂ© que les prioritĂ©s de son gouvernement incluraient la lutte contre la corruption gĂ©nĂ©ralisĂ©e et la rĂ©forme des services publics et de l’épineux dossier du phosphate.
« Cela permettrait Ă©galement de maintenir la valeur de la monnaie, qui s’est redressĂ©e ces derniers mois après des annĂ©es de dĂ©clin », a-t-il ajoutĂ©. Le gouverneur de la Banque centrale, Marwan Abbasi, a dĂ©clarĂ© ce mois-ci que le Fonds monĂ©taire international Ă©tait favorable Ă la perte de valeur du dinar pour soutenir les exportations.
(Reportage par Tarek Amara; écrit par Angus McDowall; édité par Richard Pullin)