La production de gaz naturel a repris sur le site du groupe britannique Petrofac, sur l’île tunisienne de Kerkennah, après un long blocage dû à un conflit social, ont indiqué samedi la compagnie et un syndicat.
« Hier (vendredi), du gaz naturel est arrivé à Sfax par pipeline » en provenance du champ de Chergui, exploité par Petrofac, a déclaré à l’AFP Abdelhedi Ben Jemaa, secrétaire général de la puissante centrale syndicale UGTT à Sfax, deuxième ville du pays.
#Tunisia #Petrofac will resume production at #Kerkenah on Saturday after implementing agreements with the local community.
— Ordinary Guy (@kommonsenseuk) May 26, 2017
« Nous avons récemment repris » la production à Kerkennah, a de son côté confirmé le service de communication de Petrofac à l’AFP à Londres.
Le feuilleton Petrofac est très suivi en Tunisie, où le gouvernement cherche à faire redémarrer une économie en difficulté depuis la révolution qui a balayé la dictature de Zine El Abidine Ben Ali.
Le gouvernement avait annoncé en septembre que Petrofac allait quitter le pays en raison du conflit social paralysant ses activités depuis début 2016, avant de trouver un accord de sortie de crise quelques jours plus tard au terme de discussions marathon.
Mais le blocage a repris fin 2016 et Petrofac a indiqué être à « l’arrêt technique ». Les protestataires réclamaient notamment des emplois permanents et le développement de leur région.
Pour permettre la reprise des activités de Petrofac, « des travaux ont été réalisés » dans le petit port de Sidi Fraj à Kerkennah afin de l’aménager, a expliqué M. Ben Jemaa, de l’UGTT.
Il s’agit d’éviter que les camions chargés de condensat de Petrofac, qui doivent rallier Sfax depuis l’île, ne passent par le port habituel de Sidi Youssef, sur le chemin duquel ils étaient régulièrement bloqués.
« Il est trop tôt pour dire si cette nouvelle solution » durera dans le temps, « mais c’est positif », a affirmé M. Ben Jemaa.
Le champ de Chergui est exploité à 45% par Petrofac et à 55% par l’Etat tunisien.
Cette annonce intervient alors que le président Béji Caïd Essebsi a relevé vendredi soir « des signes de détente » dans l’économie nationale.
« Nous ne sommes pas encore sortis de la période difficile, du chômage, d’un taux de croissance très modeste » mais « les indicateurs pour ce premier trimestre 2017 sont relativement positifs », a-t-il souligné dans une allocution télévisée.