La campagne électorale des islamistes sera axée sur une victoire aux législatives, avec pour objectif final, la présidence du parlement et une majorité qui lui permettra un maximum d’immunité pour les siens et un poids décisif pour le gouvernement. Ils ont varié le menu pour cela. Abdelfattah Mourou jouera le modéré pour brasser en dehors du socle nahdhaoui, Jebali, Makhlouf and Co viseront la base dure, amatrice de Califat et/ou de tadafo3 à la manière LPR.
Le 15 septembre pour eux est plus un premier tour des législatives qu’un tremplin pour l’un des siens aux présidentielles.
Cela n’empêche pas de se méfier de leur candidat officiel qui pourrait brasser large car les électeurs choisissent souvent plus avec l’émotion qu’avec le raisonnement construit… Et l’outil « religiosité » et tradition peut se révéler plus porteur que prévu, surtout que certains médias jouent à ce petit jeu malsain (exemple des « humoristes » qui prient avant leur petit gag par exemple, pathétique remake d’un entraîneur d’une équipe nationale qui s’était mué en imam de circonstance.)
Dans le camp adverse, pour ceux qui ne veulent pas d’une bouffée d’oxygène providentielle offerte aux islamistes et à leurs acolytes anciens et nouveaux, la tâche est dure.
La multiplicité des candidats censés être porteurs de ce projet déroute et égare, laissant peu de place à une stratégie électorale qui satisfasse les deux enjeux, les présidentielles et les législatives.
Il faudra donc aller chercher en soi quelques certitudes pour tenter de faire le meilleur choix possible, en pensant aux deux enjeux en même temps. Penser Carthage et Bardo, Tout en se remémorant que démocratie, dignité, égalité ne sont pas des vains mots… Bonne chance à nous…
Par Selma Mabrouk