Tunis – Le bureau exécutif de l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) a appelé l’Ordre National des Avocats de Tunisie à assumer ses responsabilités face aux agressions verbales graves commises par certains avocats contre le Procureur de la République du Tribunal de première instance de Sidi Bouzid, faisant allusion à l’affaire de l’école coranique de Regueb (Sidi Bouzid).
Dans une déclaration publiée lundi, le bureau a condamné « les agressions odieuses et graves commises à l’encontre du Procureur de la République », estimant qu’il s’agit d’actes « honteux et contraires à l’éthique de la profession et au respect dû au pouvoir judiciaire, qui tombent sous le coup du droit pénal ».
Un reportage télévisé a révélé l’existence d’une école coranique opérant en hors-la-loi. En effet, celle-ci abrite des enfants, illégalement, dans un foyer établi dans cette école. Le propriétaire de l’école a été arrêté et les enfants ont été pris en charge.
Pour sa part, le Syndicat des Magistrats (SMT) a condamné, lors de sa première Assemblée Générale ordinaire, les déclarations faites par l’un des avocats comportant « une insulte explicite à l’égard du Procureur de la République », estimant qu’elles ont porté atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire et vont à l’encontre de l’éthique de la profession.
Le Ministère de l’Intérieur avait indiqué, dimanche, dans un communiqué, que la police judiciaire s’est engagée, le 29 janvier 2019, à mener une enquête, en coordination avec l’Instance Nationale de lutte contre la traite des personnes et le délégué de la protection de l’enfance à Sidi Bouzid, sur l’activité suspecte d’une école coranique située à Regueb (Sidi Bouzid) abritant un groupe de jeunes et d’enfants dans des conditions non conformes à la loi. Ces derniers auraient subi des actes de maltraitance et feraient l’objet d’exploitation économique.