Le parti islamiste Ennahdha a présenté ce vendredi, lors d’une conférence de presse, un document intitulé « Contrat sur un programme du futur gouvernement » qui sera discuté lors des négociations avec les partis concernés pour former un nouveau gouvernement avec des ministres « compétents ».
Cette initiative a été au centre des concertations avec les parties politiques représentées dans le nouveau parlement. Selon Khalil Amiri, dirigeant au mouvement islamiste, ce document constitue la base de l’action du prochain gouvernement. Un document qui sera définitif au terme des négociations avec les différents acteurs politiques et sociaux qui auront participé à son élaboration.
#Tunisie : Ennahdha veut former un gouvernement de ministres "compétents" https://t.co/x8zsqYGkIq
— L'Orient-Le Jour (@LOrientLeJour) November 1, 2019
Le document qui fixe les priorités économiques, politiques et sociales du prochain gouvernement, qui s’articulera autour de 5 axes, à savoir la lutte contre la corruption, la pauvreté, la réforme du système de la santé et de l’enseignement, la promotion des investissements et le parachèvement des institutions constitutionnelles.
Pour lutter contre la corruption, le document prévoit notamment la révision des législations, la promotion du service judiciaire, l’intégration des organismes de contrôle dans un centre structurel et la simplification des procédures de la douane.
Le document vise aussi le renforcement des capacités de la lutte contre le crime organisé et le renforcement de la sécurité aussi bien en ville que dans les campagnes ainsi qu’augmenter l’efficacité et les capacités de l’action gouvernementale au double plan politique et exécutif.
Le document propose à cet égard la création d’une structure politique baptisée « Conseil de la coalition » qui se chargera de la coordination entre la présidence du gouvernement et l’appui politique dont elle bénéficie. Le document prévoit également la création d’un fonds de la « Zakat », l’adoption de la loi régissant les institutions de l’économie solidaire, le parachèvement de la numérisation du système de la santé et la consécration de le décentralisation.
Il vise, aussi, à maîtriser la masse salariale, rationaliser les dépenses de l’État, mettre fin au déficit de la balance commerciale et restructurer les institutions publiques. Le parachèvement des institutions constitutionnelles, l’instauration de la gouvernance locale et le parachèvement du processus de justice transitionnelle sont autant de points prévus aussi dans ce document.
« Ce document est comme un contrat qui doit être signé, après concertations, par toutes les composantes du futur gouvernement, a indiqué lors d’une conférence de presse Imed Khemiri », porte-parole de ce parti. Il résume les grandes lignes du programme de travail du nouveau cabinet qui rassemblera « des personnes intègres et compétentes », a-t-il ajouté.
Ce programme se concentre sur la lutte contre la corruption et la pauvreté, le renforcement de la sécurité, le développement de l’éducation et des services publics, l’augmentation des investissements, ainsi que le parachèvement du processus constitutionnel et l’instauration d’une gouvernance locale. « Pour la première fois en Tunisie, on commence par des discussions sur le programme avant de choisir les membres du nouveau gouvernement (…) qui verra bientôt le jour », a encore ajouté M. Khemiri.