La police tunisienne a dispersé dimanche soir une manifestation contre une hausse des prix entrée en vigueur au 1er janvier comme prévu par la loi de finances 2018, dénoncée par des militants et certains partis.
Des jeunes protestataires, membres de la campagne citoyenne “Fech Nestannew” (Qu’est-ce qu’on attend, en arabe tunisien), s’Ă©taient auparavant rassemblĂ©s sur l’avenue Bourguiba dans le centre de Tunis, près du ministère de l’IntĂ©rieur, pour exiger l’annulation de l’augmentation des prix et la libĂ©ration de leurs camarades interpellĂ©s.
“Ni peur, ni terreur, la rue appartient au peuple”, scandaient les jeunes lorsque des policiers ont chargĂ©, dispersant le rassemblement selon des vidĂ©os publiĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux.
Plus tĂ´t, des dizaines de jeunes avaient manifestĂ© sous très haute surveillance policière mais dans le calme, selon une journaliste de l’AFP.
“Aujourd’hui, sept ans après la rĂ©volution, on se fait arrĂªter pour des slogans!”, a dit l’un d’eux en haranguant la petite foule.
Selon des militants de “Fech Nestannew”, plusieurs membres de la campagne ont Ă©tĂ© interpellĂ©s pour avoir distribuĂ© des tracts appelant Ă manifester ou pour des graffitis dĂ©nonçant la hausse des prix.
ContactĂ© par l’AFP, le ministère de l’IntĂ©rieur n’avait pas encore donnĂ© de dĂ©tails sur ces arrestations.
Le budget 2018, adoptĂ© en dĂ©cembre Ă une nette majoritĂ© au Parlement, prĂ©voit des hausses de prix “douloureuses” mais nĂ©cessaires pour rĂ©duire le dĂ©ficit budgĂ©taire, selon le prĂ©sident BĂ©ji CaĂ¯d Essebsi.
Il instaure notamment une Contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les salaires pour sauver les caisses sociales, et augmente de 1% les taux de TVA, avec une surtaxe sur certains produits.