Les premières élections municipales de l’après-révolution de 2011, déjà reportées, ont été à nouveau repoussées samedi de quelques semaines et fixées au 6 mai 2018, a indiqué l’instance chargée d’organiser le scrutin.
Ce scrutin, attendu de longue date pour consolider la transition démocratique, était initialement prévu ce mois-ci, et avait été reporté une première fois au 25 mars 2018.
L’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) a décidé samedi de le repousser à nouveau à la demande des principaux partis politiques.
« Ce n’est pas un véritable report, mais plutôt un décalage pour préparer au mieux les élections, en préservant le consensus entre les partis politiques », a assuré Anis Jarboui, membre du conseil de l’Isie. La décision a été prise à l’issue d’une réunion publique avec tous les partis.
Espérées depuis des années, les municipales devraient ancrer le processus démocratique à l’échelon local, avec leurs milliers d’élus, et améliorer la vie quotidienne des Tunisiens, exaspérés par la dégradation des services et infrastructures depuis 2011.
Dans la foulée du soulèvement de 2011, les municipalités ont en effet été dissoutes et remplacées par des équipes provisoires, des « délégations spéciales », dont la gestion est parfois défaillante.
L’Isie a approuvé le report en contrepartie d’une garantie du chef du gouvernement Youssef Chahed que le calendrier électoral soit publié sous peu au journal officiel, ce qui n’avait pas été fait jusque-là, et que le décret présidentiel convoquant les élections soit signé dans la foulée, a précisé M. Jarboui.
Les listes d’électeurs déjà enregistrés restent valables. Au total, près de cinq millions de Tunisiens devront élire les responsables de 350 municipalités, sur la base d’un scrutin proportionnel à un tour.