Le Pentagone prévoit d’ajouter près de 20 millions de dollars pour le financement de capteurs de haute technologie à la frontière tunisienne, doublant ainsi les investissements américains et européens pour sécuriser Libye.
Securing Tunisia's border with Libya would be a great achievement for the anti-ISIS coalition. Sousse attacker Seifeddine Rezgui and at least one of the Bardo gunmen trained in Libya before launching their attacks. https://t.co/ekqGoX8r9F
— Conor McCormick-Cavanagh (@ConorMichael28) February 24, 2018
Les responsables du Département de la Défense ont informé le Congrès de cette initiative dans une lettre le mois dernier, en puisant dans un fonds commun mis en place avec l’Allemagne en septembre dernier pour sécuriser la frontière tunisienne de 300 milles avec la Libye. L’Allemagne a fourni un financement qui sera utilisé spécifiquement pour les capteurs.
« Ces fonds renforceront la capacité du gouvernement tunisien à détecter et répondre aux menaces liées aux terrorisme et à la contrebande », s’est félicité Kenneth Rapuano, secrétaire adjoint à la Défense et la sécurité globale dans une correspondance avec le Congrès US.
The Pentagon plans to add nearly $20 million in high-tech sensors to Tunisia’s border https://t.co/HBJEHei56r
— Al-Monitor (@AlMonitor) February 23, 2018
L’Agence américaine pour la réduction des menaces de défense, un bureau du Pentagone chargé de lutter contre les armes de destruction massive, est engagée dans le financement des travaux d’installation d’un système de surveillance électronique de la frontière tuniso-libyenne avec une subvention de 24,9 millions de dollars en 2016.
Dans une déclaration aux médias à la caserne militaire de Ben Guerdane, le ministre de la Défense nationale Abdelkarim Zebidi a expliqué que la réalisation de la première tranche du système électronique permanent s’achèvera au milieu de l’année 2018. Cette partie s’étalera sur 180 km, de Ben guerdane à Dhehiba.
Longue de 210 km, la deuxième partie s’étendra de Dhehiba à Borj El Khadhra. Elle sera financée par l’Allemagne et réalisée par les USA. La fin des travaux est prévue entre la fin 2019 et début 2020.
Le ministre a mis l’accent sur l’importance de ce dispositif de surveillance dans la lutte contre le terrorisme et la contrebande. Il a affirmé que l’institution militaire demeure en alerte permanente à terre comme en mer pour faire face au danger du terrorisme et du crime organisé.
La Tunisie est confrontée depuis sa révolution de 2011 à l’essor d’une mouvance djihadiste responsable de la mort de dizaines de policiers et de soldats ainsi que de touristes
Le soutien financier vient au moment où l’administration Donald Trump repense à réduire le financement de l’aide étrangère pour la Tunisie. La proposition budgétaire du département d’État pour 2019 publiée la semaine dernière demande 92 millions de dollars d’aide bilatérale, y compris 40 millions de dollars d’aide militaire pour la sécurité frontalière et les services de renseignement – une augmentation de 67% par rapport à l’année en cours.
Au cours de l’année écoulée, le Pentagone a déjà alloué à la Tunisie plus de 20 millions de dollars provenant de son Fonds mondial de train et d’équipement, notamment des gilets pare-balles, des hélicoptères, des appareils de vision nocturne et des armes légères.
En 2016 la Tunisie s’est appuyée sur les Etats-Unis pour 10% de son budget militaire.