Deux villes du bassin minier tunisien ont connu des tensions pour la troisième nuit consĂ©cutive suite Ă l’annonce des rĂ©sultats d’un concours de recrutement de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur dans la rĂ©gion.
A Mdhilla, dans le centre du pays, des jeunes ont bloquĂ© une route et mis le feu Ă des pneus dans la nuit de lundi Ă mardi. Ils ont aussi installĂ© des tentes dans divers endroits de la ville en prĂ©vision de sit-in, sous l’oeil de la police qui n’est pas intervenue, selon un correspondant de l’AFP sur place.
A Metlaoui, de lĂ©gers heurts ont opposĂ© des jeunes Ă des policiers, selon des tĂ©moins. Ces tensions avaient Ă©clatĂ© samedi soir après l’annonce des rĂ©sultats d’un concours de la CPG.
« Nous demandons notre part dans les richesses naturelles de la rĂ©gion et aujourd’hui nous exigeons l’annonce des noms de ceux qui ont rĂ©ussi le concours », a dĂ©clarĂ© lundi un protestataire, Tarek Brahmi, laissant entendre que les rĂ©sultats n’Ă©taient pas transparents.
Un responsable de la communication de la CPG a dĂ©fendu le concours, affirmant Ă l’AFP qu’il Ă©tait « basĂ© sur des tests et qu’il s’est dĂ©roulĂ© dans de bonnes conditions ». La CPG est l’un des principaux producteurs de phosphate au monde. Elle compte plusieurs sites, principalement Ă Metlaoui, Redeyef, Om LaĂ¢rayes et Mdhilla.
Le bassin minier est pourtant l’une des rĂ©gions les plus pauvres de Tunisie. Il a Ă©tĂ© le thĂ©Ă¢tre en 2008 d’une insurrection rĂ©primĂ©e dans le sang par le rĂ©gime de l’ex-dictateur Zine El Abidine Ben Ali.
Dimanche soir, la police avait fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants de Metlaoui qui avaient brûlé des pneux. Certains avaient aussi endommagé une succursale bancaire.
Ces incidents interviennent alors que le calme est globalement revenu en Tunisie après une semaine de contestation, marquée par des confrontations quotidiennes entre policiers et jeunes protestataires dans plusieurs villes marginalisées et quartiers populaires de Tunis.