Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed a annoncé mercredi avoir procédé à un vaste remaniement ministériel, qui était attendu et a notamment touché les ministères de l’Intérieur et de la Défense. « J’ai décidé de procéder à un remaniement gouvernemental », a déclaré M. Chahed suite à un entretien avec le président Béji Caïd Essebsi.
Le directeur de cabinet de M. Chahed, Ridha Chalghoum, ex-conseiller économique du chef de l’Etat, a été nommé ministre des Finances.
L’ancien ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi reprend son poste et remplace l’universitaire Farhat Horchani, tandis que le ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub a été remplacé par Lotfi Brahem. De formation militaire, M. Brahem a dirigé la Garde nationale (gendarmerie) selon un communiqué du premier ministère.
Les scènes politiques et médiatiques bruissaient depuis plusieurs semaines de spéculations sur les portefeuilles concernés par le remaniement et les exigences des divers partis. L’annonce s’est faite après de nombreuses consultations avec des partis politiques et des organisations comme la puissante centrale syndicale UGTT et le patronat UTICA.
Youssef Chahed, le plus jeune chef de gouvernement tunisien depuis l’indépendance du pays en 1956, a été nommé l’été dernier. Issu de Nidaa Tounès, le parti fondé par le président Essebsi, il avait alors été chargé de former un gouvernement dit « d’union nationale » pour remplacer le cabinet précédent, critiqué pour « inefficacité » notamment en termes d’économie.
Dans un entretien M. Chahed a indiqué avoir préparé « tout un plan de relance économique ». « C’est le redressement des finances publiques qui exige une priorité absolue, tout comme la balance commerciale et les entreprises publiques en difficulté », a-t-il ajouté.
Le gouvernement Chahed comptait des « postes vacants » qu’il fallait pourvoir, comme ceux des Finances et de l’Education, dont les titulaires contestés avaient été limogés.
Le ministre de l’Investissement Fadhel Abdelkéfi a assuré l’intérim pour les Finances mais lui-même a dû démissionner en août en raison d’une condamnation par la justice en 2014, dont il a dit ne pas avoir été informé.