Tunis, — Alors que la Tunisie vit sous confinement et couvre-feu de 20 heures jusqu’à 6 heures du matin pour endiguer la pandémie du Covid-19, l’exploitation maritime clandestine est devenue un produit très rentable pour les braconniers de la mer.
Modification de ce post à 11pm:"Vu que je reçois pas mal de message d'insultes, de menaces et d'intimidation de la…
Publiée par Eric De May sur Vendredi 8 mai 2020
Et malgré un décret interdisant toute activité de pêche dans l’optique d’éviter le rassemblement, lequel risquerait fort d’être propice à la prolifération du virus, les braconniers de la mer continuent de sévir et de passer outre la loi. « Cette mesure concerne tous les pêcheurs tunisiens et couvrent tout le littoral jusqu’à nouvel ordre, » précise un communiqué du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, lundi 6 avril dernier.
Le scientifique Français, Eric Demay, spécialiste mondial des dauphins a dénoncé la semaine dernière sur sa page Facebook le comportement abjecte de pêcheurs tunisiens qui se sont exhibé via des selfies avec un dauphin capturé dans leurs filets le 07 mai dernier. « Le 7 Mai dernier. Une espèce devenue très rare en Méditerranée le Delphinus Delphis. Honte à ces pêcheurs qui en plus publient sur Facebook! Ces gars vont avoir de sérieux problèmes! À partager pour que les autorités tunisiennes prennent les décisions nécessaires., » s’est insurgé le cétologue français. Sa publication a été partagée plusieurs milliers de fois sur le réseau social Facebook.
Jeune Dauphin repêché au large de la Lagune de Kalaat .. Il s'est fait prendre dans les filets des pêcheurs 🤬#Ariana #Tunisie #قلعة_الأندلس pic.twitter.com/7rV4uLeeHE
— The Godfather (@Al_Pacino_) May 9, 2020
« Ce dauphin a été récupéré dans les filets, pas de tuerie volontaire mais quel manque de respect, quelle bêtise, » a t-il ajouté. Le Delphinus Delphis est une espèce en voie de disparition, en Méditerranée certainement l’espèce la plus menacée. Quel dommage, ajoute M. Demay. Le plongeur et fondateur de l’observatoire Dolphy consacré à l’étude des dauphins dans leur milieu naturel ajoute avoir reçu des menaces après la diffusion les photos des pêcheurs affichant un air triomphaliste avec le cadavre de leur victime. « J’ai été obligé d’enlever mon numéro de téléphone de mon compte ».
Delphinus Delphis
Le dauphin commun à bec court est un cétacé de la famille des « Delphinidae » que l’on rencontre notamment en Méditerranée et dans la mer Noire. Il se déplace souvent en grand nombre près des côtes, surtout l’été. Ces dauphins communs sont donc aujourd’hui menacés à cause de l’exploitation humaine des régions côtières. Le cétologue français a répondu à notre sollicitation et nous a précisé que cette espèce est connue pour être menacée. Elle est
L’association tunisienne Houtiyat, dédiée à l’étude et à la protection des mammifères et de l’environnement marin a dénoncé de son côté cette infraction aux lois régissants l’activité de la pêche et précisément l’article interdisant la pêche, la capture et le harcèlement des cétacés sur les côtes tunisiennes.
Ce pseudo pêcheur a publié sur sa page Facebook le dauphin pris dans ses filets en exhibant son malheureux trophée. Il affirme dans un de ses commentaires que sa chaire est bonne (sic!) Ce n’est malheureusement qu’un exemple de ce que subissent les dauphins comme massacre de la part des pêcheurs en Tunisie. HOUTIYAT appelle les autorités à retirer le permis de pêche du bateau et des sanctions exemplaires contre ces énergumènes.
Houtiyat a également appelé les autorités à retirer le permis de pêche du bateau et de prendre des sanctions exemplaires. De son côté, le pêcheur a affirmé, sur Facebook, que le dauphin était déjà mort quand il été pris dans les filets de son bateau, ce qui ne semble pas convaincre les différents intervenants.
Un requin de 5m dépecé et vendu à Bizerte le 8 mai 2020.Et cet exhibitionnisme maladif qui n'arrête pas.
Publiée par HOUTIYAT : Association tunisienne d'études et de recherches sur les cétacés sur Samedi 9 mai 2020
« Un requin de 5 mètres dépecé et vendu dans une poissonnerie à Bizerte le 8 mai dernier. Et encore le même exhibitionnisme maladif qui ne s’arrête pas. C’est un requin renard. Il n’est pas dangereux pour l’homme et se nourrit exclusivement de poissons.. en plus c’est une espèce menacée d’extinction… donc normalement protégée, » réagit un internaute sur les réseaux sociaux.
L’Instance nationale de lutte contre la corruption a été alertée concernant des pratiques de commerce de tortue de mer à Sfax. Dans son rapport quotidien, publié le 25 avril dernier, l’INLUCC a indiqué avoir reçu une alerte concernant « un habitant de la localité de Slatnia, près de la Gare de Bouhamed à Sfax, vendait, devant sa demeure, des tortues de mer, de grande taille au public ».
Si cela était avéré, ça serait une transgression de la loi sur la protection de cette espèce menacée partout dans le monde et bien sûr, en Tunisie. Cette espèce, vitale pour la biodiversité marine et la santé des océans, est protégée, en Tunisie, par la loi sur la protection des cétacés (loi n° 94-13 du 31 juillet 1994) ainsi que par le décret du Ministère de l’Agriculture, du 28 septembre 1995, régularisant la pratique des activités de pêche, ajoute l’INLUCC.