Tunis, — C’est un mobile bien étrange qu’a avancé un député tunisien du mouvement islamiste d’extrême droite « la Coalition de la dignité (mouvement al Karama), Rached Khiari.
Voilà à quoi ressemble le complice d’un assassjn. Ne rien laisser passer. Le député tunisien Rached Khiari justifie le meurtre l’enseignant français par un takfiriste https://t.co/7b14rSuCI1 via @KapitalisInfo
— Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) October 17, 2020
Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête sur le post publié par le député islamiste d’extrême droite, Rachad Khiari, sur l’affaire de décapitation d’un professeur d’histoire en France (substitut du procureur de la République et porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis.)
« Porter atteinte au Prophète de Dieu est l’un des plus grands péchés qui soient. Tout homme qui se rend coupable de cela doit en assumer les conséquences et les résultats, qu’il soit un État, un individu ou un groupe d’individus, » c’est en somme le message posté sur le réseau social Facebook.
Le délit d’apologie ou celui de « provocation » au terrorisme en France est sanctionné jusqu’à 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende par la loi française.
Les sites Internet s’en rendant coupables peuvent être bloqués ou fermés à la demande de la justice française. Google, Facebook et Twitter, sollicités par des signalements pour supprimer des centaines de milliers de contenus, sont accusés de ne pas déployer assez de moyens en la matière pour lutter plus généralement contre le cyber-djihadisme et sa propagande vers des Français radicalisés, qui passe de plus en plus par un recours au chiffrement.
Un homme a été tué vendredi par décapitation et son agresseur est mort sous des balles de la police à la limite des villes de Conflans Sainte-Honorine et Eragny sur Oise, au nord-ouest de Paris.
Le meurtrier présumé d’un professeur d’histoire-géographie décapité vendredi aux abords d’un collège de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, était un réfugié russe de 18 ans, d’origine tchétchène, dont le compte Twitter a été utilisé pour revendiquer cette attaque destinée à venger le prophète Mahomet, a déclaré samedi le procureur antiterroriste Jean-François Ricard.
Le corps de la victime a été découvert en fin d’après-midi à Conflans Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Il s’agit d’un professeur de collège qui, dit-on de source policière, avait montré des caricatures du prophète Mahomet en classe.
Des témoins ont entendu l’agresseur crier « Allah Akbar », rapporte une source policière. Les enquêteurs tentent de vérifier ce point.
Qualifié par le président français, Emmanuel Macron, d’attentat « terroriste islamiste caractérisé », ce meurtre, qui réveille le souvenir de l’attentat contre Charlie Hebdo en 2015 dont le procès se déroule en ce moment à Paris, a suscité une vive émotion à travers le pays, en particulier à Conflans-Sainte-Honorine.
« Un de nos concitoyens a été assassiné aujourd’hui parce qu’il enseignait, parce qu’il apprenait à des élèves la liberté d’expression, la liberté de croire et de ne pas croire », a dit le président français, l’air sombre, devant le collège du Bois d’Aulne où la victime enseignait.
Neuf gardes à vue sont en cours, parmi lesquelles deux concernent un parent d’élève et un autre homme s’étant plaints “avec virulence”, dans des vidéos et auprès du collège, de la présentation par le professeur de deux caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression quelques jours plus tôt, dans le cadre d’un débat sur leur publication par Charlie Hebdo, a précisé le procureur.