Dans son journal du 12/13, mardi dernier, France 3 a diffusé un reportage sur l’arrivée massive de médecins tunisiens en France, pour pallier à une pénurie croissante.
À la Pitié-Salpêtrière à Paris, le plus grand hôpital d’Europe, on manque de médecins comme partout en Europe. Ahmed Ben Lallahom, anesthésiste, a fait toutes ses études en Tunisie et a choisi la France pour sa dernière année de spécialité. Au fil du temps, le jeune homme s’est forgé une opinion, il ne voit pas son avenir professionnel en Tunisie.
Depuis la chute de Ben Ali en 2011, le pays a du mal à se remettre sur les rails. Le malaise se ressent partout y compris à la faculté de médecine. La formation des praticiens a toujours été bonne, mais aujourd’hui, les étudiants se tournent tous vers l’Europe. Chaque année, 800 diplômés sortent de l’université. À peine assez pour contrebalancer l’hémorragie de médecins.
L’état des hôpitaux : une cause de départ
Comme toujours, la nuit de garde de Mohamed Zarrami ne s’annonce pas reposante. À 30 ans, il est l’un des pontes de la chirurgie orthopédique en Tunisie et exerce dans un des principaux hôpitaux publics de Tunis. Son travail le passionne, mais comme beaucoup de ses collègues, le médecin a du vague à l’âme. “On a des confrères qui exercent en Allemagne et qui sont payés dans les 3 000, 3 500 euros facilement”. En Tunisie, lui gagne 700 euros. Mais, l’argent n’est pas le principal moteur de son exil programmé, jure-t-il. C’est l’état des hôpitaux publics.
Source France 3