Le président des Etats-Unis Donald Trump a retweeté mercredi des vidéos anti-musulmanes propagées par l’extrême droite britannique, un geste de parrainage politique que Downing Street a déploré.
https://twitter.com/JaydaBF/status/935775552102981633
Les trois vidéos, publiées depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux et dont les origines sont floues pour certaines, ont été tweetées par Jayda Fransen, vice-présidente d’un petit parti d’extrême droite, Britain First, et sont intitulées: “Un migrant musulman tabasse un Néerlandais en béquilles!”, « Un musulman détruit une statue de la Vierge Marie! et Foule islamiste pousse un adolescent du toit et le bat à mort! ».
Trump donne sa caution à des vidéos antimusulmanes, Londres condamne https://t.co/SkPDadqeCj par @ivancouronne #AFP
— Agence France-Presse (@afpfr) November 29, 2017
Cette dernière vidéo a été filmée en 2013 en Egypte durant des manifestations contre l’ex-chef de l’armée Fattah al-Sissi; elle a été utilisée dans le procès d’un homme ayant participé aux violences. Elle est montrée sans aucun contexte, tout comme les deux autres, et dans un but apparent de généralisation contre les musulmans et l’islam, quelles que soient les circonstances des scènes filmées.
https://twitter.com/JaydaBF/status/935805606447013888
La porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, a d’ailleurs estimé que la véracité des vidéos n’était pas le sujet. « La menace est réelle, c’est ce dont parle le président: le besoin de sécurité nationale et de dépenses militaires. Ce sont des choses très réelles, il n’y a rien de faux à ce sujet ».
L’occupant de la Maison Blanche a relayé ces vidéos sur son compte aux 44 millions d’abonnés tôt mercredi, entre 06h35 et 06h45 heure de Washington, sans commentaire.
A Londres, la classe politique a réagi jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Le président américain a commis « une erreur », a déclaré un porte-parole de la Première ministre Theresa May.
« Britain First cherche à diviser les communautés en usant de propos haineux qui colportent des mensonges et attisent les tensions », a déclaré le porte-parole.
Indignation également chez les travaillistes, dont beaucoup regrettent que le dirigeant américain ait offert une tribune mondiale au parti d’extrême droite.
Les retweets « sont abjects, dangereux et une menace pour notre société », a déclaré Jeremy Corbyn, le chef du parti travailliste.