Philippe Klein, un médecin français qui dirige une clinique internationale au sein de l’hôpital UNION à Wuhan, expose les raisons du succès de la stratégie chinoise dans sa lutte contre l’épidémie du Coronavirus. À écouter jusqu’au bout !
Philippe Klein a décidé de rester dans cette ville malgré l’épidémie, pour continuer son travail. Le coronavirus COVID-19 est apparu à Wuhan, en décembre dernier, la capitale de la province du Hubei, ville de l’une des principales régions centrales de Chine.
Depuis la crise, M. Klein a été extrêmement occupé, comme il le rapporte lui-même : « Ce sont les quatre semaines que j’ai vécues les plus intenses de ma vie professionnelle. Mais je reste, puisqu’il y a encore des Français, des Européens qui sont ici à Wuhan. » Maintenant, son quotidien est de les écouter par téléphone, de les rassurer, de les visiter à domicile si nécessaire, pour poser un diagnostic, un traitement et éventuellement les accompagner vers le système de santé chinois pour poser un diagnostic précis.
« C’est vrai qu’en prenant la décision de rester sur place, j’ai pris le risque d’être contaminé ». De ce point de vue, le choix du docteur Klein témoigne de son dévouement à sa métier et de son professionnalisme. « Moi et mes confrères chinois connaissons bien ce risque, c’est notre quotidien. C’est-à-dire qu’un médecin vit au quotidien avec les microbes. Donc, c’est un risque calculé de façon scientifique. »
Selon M. Klein, au début d’une épidémie, le corps médical a naturellement moins de connaissances au sujet de « l’ennemi invisible » auquel il va être confronté. Cette période est vraiment difficile et dangereuse. Mais au fil du temps, ayant plus de connaissances sur cet ennemi, les médecins peuvent mieux s’en protéger. Il a aussi donné ses conseils sur les mesures de précaution : porter des masques ; se laver les mains ; lorsqu’on va rencontrer des patients suspects, porter une tenue de protection et des lunettes.
Selon M. Klein, la sécurité sanitaire et l’assurance médicale ne sont pas les plus grandes difficultés pour les étrangers à Wuhan. Mais la situation de ces derniers toujours présents à Wuhan est devenue compliquée depuis le 17 février, date à laquelle où Wuhan renforce encore une fois ses mesures de quarantaine contre le COVID-19.
Au début de l’épidémie, M. Klein a envoyé sa famille en France car il était en contact permanent avec des malades et qu’il fallait protéger ses proches, même si sa femme avait refusé de partir au début. Aujourd’hui, Philippe Klein vit seul mais avec le sentiment du devoir accompli. Il a acheté une bouteille de champagne qu’il a posé dans sa cuisine. « Pour tenir mon moral, j’ai sorti cette bouteille de champagne. Maintenant je n’attends plus que le retour de mon épouse pour pouvoir l’ouvrir. Et j’espère qu’elle reviendra le plus vite possible. »
(Source : La Chine au présent)