L’avocat Seifeddine Makhlouf a indiqué, samedi, que le Tribunal militaire a intenté un procès contre Yassine Ayari pour « offense au Chef de l’état et atteinte à la dignité de l’Armée nationale“.
Yassine Ayari du mouvement Al-Amal a remporté les élections législatives partielles dans la circonscription d’Allemagne avec 265 voix au terme des élections qui s sont déroulées du 15 au 17 décembre 2017.
«J’attends que le Vieux [Béji Caïd Essebsi, le président tunisien], ce dictateur élu, meure», lançait-il ainsi dans les colonnes de Libération le 16 janvier 2016
L’Isie avait dans un communiqué indiqué que le nombre de votants sur les trois jours du scrutin (15,16 et 17 décembre) était de 1325. Le représentant du parti Nidaa Tounes est arrivé en deuxième position avec 246 voix.
Seuls 5 % des inscrits (1 325 électeurs au total) se sont déplacés aux urnes, contre 29 % lors des précédentes élections en 2014. Selon Makhlouf, l’affaire a été portée contre son client immédiatement après l’annonce des résultats de ces élections.
A l’issue d’une première audience tenue le 2 janvier courant, le juge a décidé de reporter la séance au 6 mars prochain, a-t-il indiqué, précisant que le parquet militaire a demandé d’avancer la date.
Une autre affaire en cours d’instruction aurait été portée contre son client après l’annonce des résultats de ces élections, selon son avocat.
Dans un post publié samedi dernier sur sa page Facebook, Yassine Ayari a affirmé qu’aucune convocation ne lui a été adressée par le Tribunal militaire à son domicile en Tunisie ou en France.
« Toute cette manœuvre a pour dessein de me condamner par contumace et d’émettre un jugement de prison à effet immédiat sans pour autant pouvoir me défendre et prendre mes nouvelles fonctions en tant que député au parlement“, a-t-il ajouté.
“L’instance engage de ce fait un nouveau degré de juridiction auprès de l’assemblée générale du Tribunal administratif ce qui va entraîner le report de l’annonce des résultats définitifs jusqu’à l’annonce du verdict, soit au plus tard le 22 janvier courant”, a déclaré Farouk Bouaskar, membre de l’ISISE, vendredi soir à là minuit.
Il a précisé que ce dernier verdict sera définitif et sans appel conformément aux dispositions de l’article 145 de la loi organique numéro 16 de 2014 portant sur les élections et les référendums.