Tunis, 4 février 2019 (Avec la TAP) – Deux mandats de dépôt ont été émis à l’encontre d’un « meddeb » coranique impliqué dans une agression sexuelle contre un enfant après l’attestation d’une atteinte à la pudeur contre deux autres enfants inscrits à l’école coranique de Regueb, selon l’agence Tunis Afrique Presse, auprès du porte-parole du tribunal de première instance de Sidi Bouzid.
« L’auteur de l’agression, un meddeb, qui a reconnu avoir violé un enfant de 16 ans, (né en 2003) alors que l’examen (médical) des cinq enfants a permis d’attester l’agression contre deux d’entre eux», a précisé Houcine Jerbi.
Le porte-parole a ajouté que l’accusé, diplômé du supérieur, a reconnu les faits devant le juge d’instruction au Gorjani à Tunis ainsi que le ministère public à Sidi Bouzid.
Il a souligné que la priorité du juge des affaires familiales était d’assurer l’encadrement psychologique des enfants victimes de cette école hors la loi, affirmant que l’affaire de l’exposition des enfants à ces agressions « a ébranlé l’opinion publique car cette institution coranique est sensée prêcher la bonne morale et non pas de porter atteinte à des enfants. Cette affaire est similaire, selon lui aux révélations de nombreuses affaires d’abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres, des religieux ou des laïcs en mission ecclésiale ».
Certaines de ces affaires ont été portées en justice, mais d’autres sont prescrites, souvent parce qu’elles ont été couvertes ou étouffées par la hiérarchie ecclésiastique. Depuis, de nombreux diocèses tendent à reconnaître publiquement leurs torts et cherchent à mieux collaborer avec les autorités civiles.
Les autorités locales à Regueb (gouvernorat de Sidi Bouzid), appuyées par une brigade spéciale dépêchée de la capitale, avaient procédé, jeudi dernier, à la fermeture de cette école coranique et à l’interpellation de son directeur et de plusieurs de ses élèves pour enquêtes.
Suite à cette intervention, 42 enfants devraient être placés dans des centres spécialisés à Hammam-Lif, à la banlieue de Tunis, pour une prise en charge psychologique et médicale, selon le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance.