Tunis – L’actuel chef du gouvernement et président du parti Tahya Tounes, Youssef Chahed, a annoncé ce jeudi son intention de se présenter candidat à l’élection présidentielle après un vote unanime pour sa candidature lors d’une réunion du conseil national élargi du parti tenu au palais des congrès à Tunis.
#Tunisie : le Premier ministre candidat à la présidentielle https://t.co/91l0oeFJlV
— L'Orient-Le Jour (@LOrientLeJour) August 8, 2019
Youssef Chahed a déclaré lors de cette réunion qu’il n’était pas le « candidat du parti islamiste Ennahda et qu’il ne pouvait pas être l’oiseau « rare » de ce mouvement.
« Me voici toujours au poste de chef du gouvernement et je vais briguer la présidence », a lancé Chahed, visiblement à l’adresse du président du mouvement Ennahdha, en allusion à des conditions posées par ce parti à sa présentation à la présidentielle.
Chahed est complètement grillé. Son parti, s'il veut avoir une petite chance de survie, va devoir soutenir Zbidi avec Nida.
— Sarah Ben Hamadi (@Sarah_bh) August 7, 2019
Il a affirmé d’autre part qu’il avait été l’objet d’une « campagne de diffamation » à cause de sa lutte contre la corruption. « Nous avons soumis des lois pour lutter contre la corruption et une loi amendant le code électoral exigeant entre-autres le paiement des impôts par tout candidat aux élections », a-t-il souligné à cet égard.
« Nous sommes venus pour combattre la corruption et le terrorisme et réaliser le développement », a-t-il ajouté, soulignant que son gouvernement a rencontré des « obstacles » majeurs visant à faire chuter son cabinet.
#Tunisie, lui c’est clair il ne pourra pas être soupçonné d’utiliser les moyens de l’Etat pour faire sa campagne présidentielle. https://t.co/t7rO8R3BKV
— Patrick Bouderbala (@BouderbalaPat) August 7, 2019
Chahed a défendu à cet égard le bilan de son gouvernement pendant ces trois dernières années, affirmant qu’il avait « rétabli les indicateurs économiques au vert » après avoir hérité d’un pays menacé par le terrorisme.
À ce propos, il a rappelé l’achèvement de deux centrales électriques, l’une à Borj Al Amri et l’autre à Radès, et pour la première fois, l’installation d’une centrale photovoltaïque à Tozeur. Il a également ajouté avoir œuvré à la réforme du système des retraites, relevant ainsi de 6 % par an des pensions des séniors et avoir travaillé sur une loi de sécurité sociale couvrant 950.000 familles.
Pour sa part, Slim Azzabi, secrétaire général du parti a souligné que l’instance politique soutenait la décision de Youssef Chahed de se présenter à cette course « en raison de sa compétence politique et de sa capacité à diriger l’État ».
Il a estimé que « personne n’avait été ciblé comme Youssef Chahed parce qu’il a refusé de se soumettre aux dictats et de coopérer avec les corrompus, les contrebandiers et les hors la loi ».
En ce qui concerne les désaccords internes du parti et les démissions qui en ont résulté, Azzabi a indiqué que son parti a mis en place un comité de sages pour rassembler ses membres et « faire revenir les mécontents le plus rapidement possible ».
La date dépôt des candidatures pour la présidentielle anticipée qui aura lieu le 15 septembre expire vendredi 9 août, rappelle-t-on.