Tunis, 21 février (Avec Xinhua) – Le manque à gagner en 2017 de la compagnie aérienne, Tunisair, a été estimé à 165 millions de dinars (environ 54 millions de dollars US), contre 145 millions de dinars (environ 47,5 millions de dollars) en 2016, selon les derniers chiffres disponibles, dévoilés mercredi par Adel Jarboui, secrétaire d’Etat auprès du Ministère du Transport.
En marge d’une séance parlementaire dédiée à l’examen d’une éventuelle convention tuniso-jordanienne, M. Jarboui a fait remarquer que « ces pertes de la compagnie sont dues en grande partie à la baisse du taux de change du dinar face aux devises étrangères (principalement l’euro et le dollar) ».
Selon certains observateurs proches du dossier, la compagnie aérienne traverse, depuis quelques mois, une zone de turbulence financière violente et dure à gérer qui s’explique, en quelque sorte, par un recrutement jugé de massif d’environ 1 200 employés depuis 2011. Des soupçons oscillent autour de la qualification de ces nouveaux salariés. Par conséquent, les recettes se versaient en grande partie pour remplir les salaires au détriment du paiement des fournisseurs de composantes et équipements ou encore le renouvellement de la flotte.
En effet, début février courant, au Parlement, le ministre du Transport, Hichem Ben Ahmed, avait annoncé que Tunisair optera pour un programme de restructuration pour accélérer l’opération de l’augmentation de son capital afin de réduire les dégâts financiers flagrants. « Le programme de restructuration de la compagnie aérienne nationale Tunisair vise à accélérer l’opération de l’augmentation du capital, à reconvertir les dettes de la compagnie auprès de nombreuses entreprises publiques en une contribution à leurs capitaux, outre l’acquisition de 5 nouveaux avions et le licenciement de 1 146 agents à l’horizon 2020 », a précisé le ministre tunisien.
Des récentes déclarations du PDG de Tunisair, Elyes Mankbi, dans la presse locale, indiquent que le transporteur aérien national tunisien a actuellement besoin d’une somme de 1,3 milliard de dinars (425,6 millions de dollars) pour ainsi espérer « reprendre du souffle ». En raison de gros problèmes de finance publique auxquels devrait faire face la Tunisie, il paraît irréalisable d’espérer voir l’Etat sortir en aide de Tunisair. Ainsi, la compagnie serait dans l’obligation de trouver une solution ailleurs.
Dans ce sens, le PDG de Tunisair a avancé une éventuelle annulation ou encore suspension de certaines dessertes qualifiées de « pas rentables » envers certaines destinations européennes, outre le report de l’expansion des vols en direction des pays africains, non encore servis. Pire encore, le renouvellement de la flotte de Tunisair et de ses équipements de sol nécessite une enveloppe instantanée d’environ 20 millions de dinars (6,55 millions de dollars), selon le PDG de Tunisair.