Tunis — « La politique monĂ©taire tunisienne commence Ă donner ses fruits », a affirmĂ© mercredi le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, lors d’une confĂ©rence de presse, Ă Gammarth, avec le chef de la mission du Fonds monĂ©taire international (FMI) Bjorn Rother.
Il a fait Ă©tat de la stabilisation du taux de change du dinar, de la maĂ®trise du dĂ©ficit budgĂ©taire et de l’inflation, ainsi que de l’amĂ©lioration du niveau des rĂ©serves en devises.
Cette amĂ©lioration est due, selon lui, Ă la hausse des recettes touristiques (+de 20% en devises Ă fin juin), Ă l’augmentation des transferts des Tunisiens Ă l’Ă©tranger, et Ă la maitrise du dĂ©ficit commercial. Le gouverneur de la BCT s’est fĂ©licitĂ© des rĂ©sultats rĂ©alisĂ©s jusque-lĂ , dans le cadre de la politique monĂ©taire, et de l’amĂ©lioration des indicateurs Ă©conomiques, notamment, en ce qui concerne la maĂ®trise du dĂ©ficit budgĂ©taire, ce qui a favorisĂ©, selon ses propos « une sortie rĂ©ussie de la Tunisie sur le marchĂ© international ».
Concernant le financement du budget de l’État, au terme de l’exercice courant, Abassi a rĂ©vĂ©lĂ© que le gouvernement « n’aura pas probablement, besoin de nouveaux crĂ©dits, Ă l’exception de ceux programmĂ©s dĂ©jĂ dans la loi de finances » et qui seront contractĂ©s auprès des principaux bailleurs de fonds du pays (FMI, BAD, BERD…).
« L’économie informelle représente entre 10 et 15% du PIB »
Le gouverneur a annoncĂ© que la BCT n’a pas l’attention d’augmenter son taux directeur, au cours de cette pĂ©riode, affirmant en outre, que la Tunisie tient Ă mettre en place une politique efficiente de « decashing » et de « paiement mobile », afin de faire face Ă l’Ă©conomie informelle, qui selon lui, « reprĂ©sente entre 10 et 15% du PIB ».
« Les négociations entre la Tunisie et le Fonds Monétaire International (FMI) dans le cadre de la sixième revue de l’accord au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) seront lancées en septembre 2019 », a-t-il encore indiqué.
De son cĂ´tĂ©, le chef de la mission du Fonds MonĂ©taire International (FMI) en Tunisie, Bjorn Rother, s’est dit satisfait des avancĂ©es accomplies par la Tunisie notamment, en matière des Ă©quilibres macro-Ă©conomiques. Il a, toutefois, mis en garde contre les risques qui guettent son Ă©conomie, dont le rythme de croissance ralentit appelant le secteur privĂ© Ă jouer son rĂ´le pleinement, pour soutenir la relance Ă©conomique du pays.
Pour Rother, la Tunisie est Ă©galement confrontĂ©e au problème de la hausse de cours du pĂ©trole Ă l’international et Ă l’apprĂ©ciation du dinar, dont les rĂ©percussions peuvent Ăªtre nĂ©gatives sur le volume de l’exportation nationale. Sur un autre registre, il a rĂ©itĂ©rĂ© l’intĂ©rĂªt portĂ© par le Fonds au renforcement du filet de protection sociale pour les mĂ©nages les plus dĂ©favorisĂ©s en Tunisie.
Le 12 juin dernier, le conseil d’administration du FMI avait approuvĂ©, le dĂ©caissement, en faveur de la Tunisie, de 245 millions de dollars (environ 730 millions de dinars), ce qui porte le total des dĂ©caissements Ă 1,6 milliard de dollars (4,7 milliards de dinars), et ce, dans le cadre de l’achèvement de la cinquième revue du programme Ă©conomique de la Tunisie, appuyĂ© par un accord au titre du mĂ©canisme Ă©largi du crĂ©dit (MEDC).