La production de phosphate en Tunisie a repris après un blocage d’un mois et demi dû à des mouvements sociaux, a annoncé mercredi à l’AFP le porte-parole de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).
« Les activités ont repris à 90% mardi soir », a déclaré Mourad Sellimi, en expliquant que des problèmes subsistaient à Redeyef, l’une des villes du bassin minier, mais qu’ils devraient être bientôt résolus.
Le gouvernement tunisien, excédé, avait annoncé dimanche qu’il poursuivrait les responsables du blocage, menaçant d’intervenir pour relancer ce secteur clé de l’économie secoué par des troubles récurrents.
Des camions transportant du phosphate ont pu partir de la mine d’Om Lakhchab, à Metlaoui (centre-ouest), en direction du Groupe chimique à Gabès (sud), selon le correspondant de l’AFP à Gafsa.
La production de phosphate était paralysée depuis fin janvier, lorsque des troubles ont éclaté après l’annonce des résultats d’un concours de recrutement de la CPG. Celle-ci est le principal employeur du bassin minier, dans le centre de la Tunisie, qui est l’une des régions les plus pauvres du pays.
Les protestataires, contestant les résultats du concours, ont bloqué des routes et organisé des sit-in. Les troubles ont empêché la reprise du travail à la CPG, l’un des principaux producteurs de phosphate au monde, et le transport du phosphate.
Mardi soir, des représentants des protestataires ont décidé de lever les blocages tout en maintenant une présence devant les sites de la CPG, a constaté le correspondant de l’AFP.
Sellimi a estimé que le déblocage avait en grande partie été rendu possible par le fait que « la situation était devenue grave et que les gens (l’)ont compris ».
Le responsable a toutefois appelé à la prudence, jugeant que la situation était encore précaire et que la production n’était pas à l’abri de nouveaux blocages.