Il l’a fait et il a accouché d’une liste de 18 nouveaux noms. Certains sont compatibles avec le progrès et d’autres avec l’arriérisme et la déchéance. Il est à noter que la fécondation s’est faite à partir de plusieurs mâles et que la délivrance a eu eu lieu sous césarienne et avec beaucoup de retard, le médecin en chef s’étant trompé sur la date de la mise au monde de ces nouvelles créatures et ayant confié l’assistance à un abruti de confrère qui passait plus de temps à faire des calculs qu’à imaginer des solutions.
Revenons à l’origine de cette grossesse non désirée! Elle est le fruit d’un viol caractérisé des aspirations à la liberté et du désir d’émancipation d’un peuple qui a voté en 2014 et a choisi, par la force des urnes, de chasser de son territoire et des intrus barbares venant d’un autre monde. Une fois les résultats proclamés, le gagnant en Chef de ce scrutin a décidé d’accorder son pardon et ses largesses à des créatures qui ne savent pas pardonner et qui ont la particularité de mordre la main qui les nourrit.
#INFO #Tunisie : le Premier ministre remanie son gouvernement, le président désapprouve. Vous pouvez lire cet article via https://t.co/rh9njhyMEd pic.twitter.com/WuTkWT8BeL
— ELECTION POLITIQUE CITOYEN (@EPOCNEWS) November 6, 2018
Et nous avons subi pendant 4 ans des gouvernements d’unité nationale qui ont un seul succès dans leur palmarès: celui de diviser les tunisiens!
Cette division a été amplifiée par l’apparition d’un monstre, fils de son père et orphelin de la sagesse et du discernement, qui a fait du parti de son père une association de malfaiteurs et un refuge des recalés politiques avides d’argent et de puissance pour combler une castration de l’intelligence et du patriotisme dont ils sont les victimes volontaires.
JLT a remplacé Habib Essid déboulonné par le fils de son père et la bande qui l’entoure et soutenu par les marchands de Dieu et les profiteurs de ses sujets qui ne peuvent vivre que dans l’instabilité et la manigance.
"Ce gouvernement a été formé par Ennahdha (…) qui a choisi Youssef Chahed comme chef de gouvernement" estime Noureddine Ben Ticha https://t.co/nEaz46BwBm pic.twitter.com/Yk88Xs0pvY
— Post Maghreb (@PostMaghreb) November 5, 2018
Mais l’idylle entre entre JLT et le fils de son père et le bâtard de l’intelligence n’était que de courte durée. Dans ce conflit ouvert, les deux hommes ont choisi la confrontation jusqu’à la mort pour se neutraliser. Et à deux, ils ont réussi à tuer les espoirs de tout un pays à à éteindre la flamme de la liberté de de l’émancipation de tout un peuple.
En marionnettistes, les demeurés de Dieu ont orchestré toute les batailles et ont soutenu tous les combats. Tantôt avec l’un et tantôt avec l’autre, ils ont veillé à ce que la haine entre ces deux hommes soit la plus grande possible et se sont délectés à jouer aux pompiers pyromanes.
Se sentant préféré au fils de son père, ce Megdechou des temps modernes, JLT a décidé de s’émanciper et d’abandonner son menteur de mentor. Perdu dans la nature, il s’est trouvé lui aussi entre les mains des « Ayatollahs », ces spécialistes de la casse et de la démolition de tout ce qui est républicain, et de quelques politiciens, frigorifiés de l’oubli et en mal de reconnaissance, qui cherchaient avec effroi une place au soleil.
Et le mélange hétérogène de convictions de visibilités socio-culturelles a pris naissance pour donner ce nouveau gouvernement et enterrer définitivement Nida Tounes!
Des hommes dont le passé est honnête et le futur incertain, ont fait leur entrée dans ce gouvernement. Je cite Messieurs Karim Jamoussi, Abderraouf Cherif. Un symbole a aussi pris sa place avec eux, il s’agit de Monsieur René Trabelsi.
#Tunisie René Trabelsi nommé ministre du Tourisme dans le nouveau gouvernement de Chahed. Patron d'un tour operator, son père est le président de la communauté juive de Djerba. Il s'agit du 1er ministre tunisien de confession juive depuis Albert Bessis et André Barrouch en 1956. pic.twitter.com/NTgsrKnpFO
— Sarah Ben Hamadi (@Sarah_bh) November 5, 2018
René Trabelsi est une forme de Joconde: chacun peut prétendre qu’il lui sourit, les islamistes peuvent le « monnayer » comme une preuve de tolérance et d’ouverture, les progressistes comme une implication et une consécration de la Tunisie multi-confessionnelle et les spécialistes comme un « produit d’appel » pour encourager le tourisme.
Un pur et dur de chez les commerçants de Dieu est nommé Secrétaire d’État au sport. Il s’agit de Monsieur Ahmed Gaaloul. Comment va-t-il faire avec les sportives en culottes courtes, lui le prêcheur convaincu ?
Des têtes de mules sont maintenues. Ils sont aussi dangereux qu’inefficaces: Anouar Maarouf, le voleur de nos données personnelles et Zied Laadhari, l’allié des turcs et le voleur de notre portefeuille.
Monsieur Kamel Morjène, ne voulant pas mourir sans gloire, a accepté le maroquin de la « Fonction Publique » pour espérer devenir Président un de ses jours: « ya3ya w houwa ya9bith! » (il peut toujours rêver).
Monsieur Iyed Dahmani est toujours ministre bouche-trous comme beaucoup d’autres et Monsieur Ridha Chalghoum restera toujours l’œil du Président à moins qu’il ait changé de cuti.
Le plus dangereux dans ce remaniement, mais peut être salutaire par ailleurs, est l’enterrement de l’enquête sur la chambre noire et l’organisation secrète des islamistes. Mais BCE, exclu de la formation de ce gouvernement, pourrait reprendre ce dossier en main et en faire une cause personnelle surtout face aux mouvements populaires appelant à faire toute la vérité sur les pratiques sombres des islamistes.
En conclusion, Ennahdha restera toujours complice de tous les coups d’état et de tous les complots, elle ne quittera jamais sa place de second pour protéger ses « arrières ».
Et, dans ce climat incertain et face à l’irresponsabilité de beaucoup, elle trouvera toujours des tirailleurs tunisiens (pas sénégalais) pour couvrir et protéger ses pratiques douteuses ses trafics malsains.
Seule l’Union pourrait dégager les escrocs de la vie et les trafiquants de l’histoire. La bataille qu’il faudrait gagner en premier lieu est celle du changement de la constitution et la création du tribunal constitutionnel.
Par Ali GANNOUN, Professeur d’Université