En cette période d’examens, je passe en revue quelques unes des aberrations qui font que notre système d’enseignement supérieur, soit devenu une machine à fabriquer des illettrés, analphabètes et incultes.
J’ai parlé hier, de l’aberration du mécanisme de la « note sup », je parle aujourd’hui des mémoires de fin de licences appliquées.
L’opinion publique doit savoir qu’il existe deux types de licences : appliquées ou fondamentales.
Quand on est en licence appliquée, on ne poursuit les études que pendant deux ans et demi. En fait c’est 5 semestres de 11 semaines (théoriquement 14 mais c’est jamais le cas). Le sixième semestre est t consacré à un « stage pratique ».
Des armées d’étudiants qui débarquent au mois de février dans les entreprises, les banques, les assurances… Imaginons les faux stages, les fausses attestations, les opérations de complaisance. Mettons-nous à la place des pauvres étudiant(e)s sans ressources, sans réseaux, sans appuis… dans les régions où il n’y a que très peu de lieux d’accueil. 300 ou 400 étudiants dans une ville de l’intérieur… Je vous laisse imaginer la pagaille.
L’autre cirque réside au niveau des « mémoires » soi-disant rédigés. Une débauche de triche, de plagiat, de « copier-coller », une industrie du trafic démarre chaque année vers le mois d’avril-mai. Un gaspillage de ressources, une saignée pour les finances publiques car il faut bien évidemment rémunérer les enseignants qui « encadrent » cette mascarade.
Je lance un appel afin d’arrêter ce drame de l’enseignement. Je rappelle par honnêteté qu’il n’est pas imputable à la « révolution ». Non. C’est une tragédie concomitante au système LMD.
Au lieu de cet énorme gâchis, des cours normaux, techniques, utiles pourraient être dispensés. Les étudiants resteraient dans leurs établissements et maitriseraient des techniques professionnalisantes.
Par Mamoghli Chokri, professeur d’Université