L’ONG internationale « International Alert », a inauguré, jeudi, une Unité de recyclage des déchets plastiques au profit de 60 chiffonniers à Cité d’Ettadhamen (Tunis). Il s’agit d’un projet pilote d’économie sociale et solidaire réalisé, initié 2016, par l’ONG ayant le statut de membre consultatif des Nations-Unies, en partenariat avec l’Association tunisienne de la protection de l’environnement et de Recyclage à Ettadhamen.
Son objectif est d’améliorer les conditions économiques et sociales des Barbéchas, « en leur garantissant un salaire régulier et décent et une couverture sociale ainsi qu’en favorisant leur inclusion dans le tissu économique local ».
En Tunisie, il n’ya pas de statistiques exactes sur les Barbéchas, mais l’ONG évalue leur nombre à 8000 personnes, dont 800 à la Cité Ettadhamen. Ces chiffoniers qui contribuent de 67% aux activités de recyclage des déchets, travaillent dans des conditions lamentables et ne bénéficient pas de couverture sociale. Leurs revenus provenant de la récupération et la revente des déchets recyclables dans les rues et les décharges, varient entre 5 et 30 dinars par jour.
International Alert a indiqué, dans un communiqué, que les objectifs de l’Unité de recyclage consistent à promouvoir la restructuration du secteur informel de la collecte et du recyclage des déchets plastiques, ainsi que et la reconnaisse légale et l’inclusion économique des Barbéchas, garantir leurs droits sociaux et économiques et encourager la protection de l’environnement à travers la promotion du recyclage des déchets.
La Tunisie prévoit, dans son engagement pour le climat, la mobilisation d’importants moyens financiers estimés à environ 52 millions de dinars (18 milliards de dollars US), pour l’atténuation des gaz à effet de serre.
Toutefois, le pays table sur seulement, 5,8 millions de dinars (2 milliards de dollars), pour les projets d’adaptation des ressources en eau, de l’agriculture, des écosystèmes naturels et artificiels, du littoral, de la santé et du tourisme.
Cette répartition des moyens entre adaptation et atténuation, a été critiquée par des activistes de la société civile et de l’environnement. Ceux-ci estiment que le pays a prévu beaucoup plus de fonds à l’adaptation qu’a l’atténuation, alors qu’il ne contribue que de 7,00 % aux émissions globales des gaz à effet de serre.
Il est par contre, très exposé aux effets des changements climatiques, dont l’élévation du niveau de la mer et ses risques pour le littoral et le tourisme et aussi, la désertification, les inondations et les sècheresses avec leurs retombées sur l’agriculture.
La Stratégie d’adaptation de l’agriculture tunisienne et des écosystèmes, aux changements climatiques prévoit, quant à elle, de renforcer la résilience de ce secteur aux impacts du changement climatique.
Le Plan national d’adaptation (PNA) aux changements climatique a été officiellement lancé en août 2018 à Tunis, dans le but de réduire la vulnérabilité du pays à ces changements et de renforcer la capacité d’adaptation de l’activité agricole et de garantir la sécurité alimentaire. Il vise encore, la protection du littoral et des ressources hydrauliques, de la santé et de l’infrastructure. Le coût de la mise en oeuvre de ce plan financé par le Fonds Vert, est estimé à 3 millions de dollars (8,7 millions de dinars).