Les membres du conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) exhortent les autorités tunisiennes à renforcer « leur engagement à appliquer le programme de réformes économiques et à prendre des mesures décisives et urgentes pour placer les finances publiques sur une trajectoire plus tenable, corriger la hausse de l’inflation et la baisse des réserves, ainsi qu’assurer la stabilité macroéconomique ».
Selon un communiqué, publié, mardi, par le fonds, le conseil d’administration du Fonds annonce l’achèvement des consultations de 2017 avec la Tunisie, et recommande de procéder avec détermination à l’assainissement budgétaire.
« Pour augmenter les dépenses d’investissement et les dépenses sociales, les mesures d’assainissement doivent donner la priorité au relèvement des recettes fiscales et à la limitation des dépenses courantes », lit-on dans le communiqué.
Les administrateurs appellent, également, les autorités à renforcer le recouvrement de l’impôt, à appuyer les départs volontaires pour les fonctionnaires, à éviter les nouvelles augmentations salariales si la croissance ne dépasse pas les prévisions et à appliquer une hausse trimestrielle des prix des produits pétroliers.
Ils applaudissent les mesures prises par les autorités pour préserver une protection sociale adéquate, notamment par des réformes équitables et durables du régime des retraites et soulignent, en outre, l’importance de programmes ciblés pour les catégories de population les plus vulnérables.
Les administrateurs se félicitent, également, du récent relèvement du taux directeur, estimant qu’un nouveau durcissement de la politique monétaire sera nécessaire pour atténuer l’inflation. « La réduction des interventions sur le marché de change et l’assouplissement du taux de change contribueraient à améliorer le solde des transactions courantes et à reconstituer les réserves internationales ».
Les administrateurs estiment que des réformes supplémentaires s’imposent dans le secteur financier et recommandant à accélérer les initiatives telle que l’adoption de lois facilitant la réduction des portefeuilles de prêts improductifs des banques. Ils relèvent que les améliorations apportées au régime de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme aideront la Tunisie à pallier les insuffisances dans ce domaine.
Par ailleurs, ils invitent les autorités à redoubler d’efforts pour achever la réforme de la fonction publique, optimiser la sélection et l’efficience des projets publics d’investissement, ainsi qu’améliorer la gestion des entreprises publiques.
Ils rappellent également, que l’accent doit être mis sur la réforme du secteur de l’énergie, pour régler notamment, la question des subventions, et encouragent les autorités à progresser encore dans l’amélioration du climat des affaires, notamment en poursuivant la rationalisation du cadre réglementaire, ainsi qu’à promouvoir la bonne gestion publique et la transparence.
Passant en revue les principaux indicateurs économiques de la Tunisie, pour l’année 2018, les membres du conseil d’administration du FMI ont estimé que les perspectives à moyen terme pour l’économie tunisienne restent favorables, avec une croissance prévue de 4 % d’ici 2022.
« Ces perspectives s’appuient sur l’hypothèse de l’application soutenue de réformes visant à améliorer la gouvernance et le climat des affaires, à élargir l’accès au financement, ainsi qu’à moderniser les institutions budgétaires pour en améliorer le fonctionnement et l’efficience », souligne encore le FMI.
« Les progrès enregistrés récemment, dont l’établissement de l’instance nationale de lutte contre la corruption, la création du guichet unique des investisseurs, les contrats de performance conclus avec les banques et les entreprises publiques, ainsi que les lois facilitant la réduction des prêts improductifs octroyés par les banques, vont dans ce sens » estime encore le fonds.