Bruxelles, (Reuters) — Alors que les vaccinations débutent en Grande-Bretagne et aux États-Unis, l’Agence européenne des médicaments (EMA) subit une pression croissante pour approuver le vaccin contre le COVID-19 développé par le laboratoire américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech, selon des responsables.
Quatre sources au sein du bloc ont déclaré à Reuters que la Commission européenne et les États membres de l’Union faisaient pression sur l’EMA afin qu’elle approuve plus rapidement les vaccins, reflet des tensions récurrentes entre régulateurs et gouvernements.
Un responsable de l’EMA a ajouté lundi que la pression exercée sur l’agence par les gouvernements de l’Union européenne à travers les “canaux de communication habituels” s’était notamment accrue après qu’une autorisation d’utilisation d’un vaccin en urgence a été accordée par le Royaume-Uni.
Une deuxième source a également confirmé une plus grande pression à la suite à l’autorisation du vaccin Pfizer et BioNTech par d’autres agences.
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Wir haben als EU die Impfstoffentwicklung erfolgreich unterstützt u uns gemeinsam Impfdosen gesichert. Alle nötigen Daten zu BioNTech liegen vor. UK + US haben bereits Zulassungen erteilt. Eine Prüfung der Daten u die Zulassung durch die EMA sollten schnellstmöglich erfolgen.— Jens Spahn (@jensspahn) December 13, 2020
« Toutes les données nécessaires sur BioNTech sont disponibles », a écrit dimanche le ministre allemand de la Santé Jens Spahn sur Twitter.
« Le Royaume-Uni et les États-Unis ont déjà accordé leur approbation. Une évaluation des données et une approbation par l’EMA devraient avoir lieu le plus rapidement possible », a-t-il ajouté.
L’EMA a défendu début décembre sa procédure plus lente, la jugeant aussi plus sûre car basée sur davantage d’éléments et de vérifications que celle de son homologue britannique, effectuée en partie par une analyse “roulante” des données au fur et à mesure de leur disponibilité.
L’agence européenne a précisé dans des déclarations envoyées par e-mail à Reuters ces derniers jours qu’elle ne subissait pas de pression politique, se refusant également à commenter les remarques de Jens Spahn.
La Commission européenne nie quant à elle avoir exercé des pressions sur l’EMA pour une approbation plus rapide d’un vaccin.
Version française Charles Regnier, édité par Jean-Michel Bélot